Cette vieille école a été le décor quotidien de centaines de petits villageois, plusieurs films l’ont utilisée, Dans l’air, s’y ressentent toujours l’ennui, la peur d’être appelé au tableau, la chaleur du poêle ou le froid près de la fenêtre, les rêveries devant la carte du monde, l’enseignement disciplinaire poussiéreux, le bruit de la craie sur le tableau, les tâches d’encre violette et les buvards, les notes des compositions, le classement de fin d’année, la peur de répondre à une question de l’instituteur, la compétition avec les copains, l’attente interminable de la récré et des vacances, l’odeur de l’encaustique sur le pupitre… J’ai encore de l’appréhension en passant devant les écoles où je suis allée. Mais alors, comment se fait-il qu’on visite cet endroit avec plaisir ? Peut-être parce qu’on y retrouve également cette formidable espérance qu’ont tous les enfants. Elle est à la racine de l’émotion forte qui vous prend à la gorge dès l’entrée de cette école communale talentueusement recréée.
This old school has been the daily setting for hundreds of little villagers. Several movies have used it. In the air, there is still boredom, the fear of being called to the blackboard, the heat of the stove or the cold near the window, the daydreams in front of the world map, the dusty disciplinary teaching, the noise of the chalk on the blackboard, purple ink stains and blotting, the good and bad grades, the year-end classification, the fear of answering a teacher’s question, competition with friends, endless waiting for the recess and holidays, the odour of encaustic on the desk… I still have some apprehension when I walk past the schools I went to. Then how is it that we visit this place with pleasure? Perhaps because we catch up with the formidable hope that all children have. It is at the root of the overwhelming emotion that takes you from the entrance of this skillfully recreated communal school.