
En marchant sous les cerisiers en fleurs dans le pré, je repense aux anciens du village.
While strolling under the cherry blossoms in the field, I am thinking about old people I used to know in the village.



Cela m’a toujours étonnée qu’ils n’aient jamais eu envie de voyager, de partir explorer les villes, Paris, d’autres pays. J’ai longtemps conclu que c’était par crainte de quitter leur horizon familier, par manque de curiosité ou de moyens. En nous entendant parler, d’art, de culture, de…, ils savaient que les villes n’étaient pas pour eux. Le manque d’air et l’agitation citadins n’affichaient qu’une illusion risible de « possibles » et ligotaient les sens dans une carcéralité mortifiante.
I have always found it surprising they did not want to travel, to explore towns, Paris, other countries. I used to think it was out of fear to leave their familiar environment, a lack of curiosity or means. When they listened to our conversations about art, culture…, they knew that citylife was not for them. The lack of air and the hustle and bustle of the city displayed only a laughable illusion of « possibilities » and bound the senses in a mortifying prison.







Pour eux, la beauté était un souffle secret qui porte ici chaque jour et ne peut se recevoir qu’encadré par le ciel et ses parfums familiers. Elle apportait autant d’air qu’elle en avait besoin pour être reçue. Ce que l’on voit aujourd’hui à travers les branches ou sur la chaise grise, d’autres l’ont vu il y a des centaines d’années et le verront demain. Pourquoi se tourmenter à aller chercher ailleurs des miettes de ce qu’ils avaient ici, tous les jours sous les yeux, à l’air libre ?
For them, beauty was the unspoken breath that supports every day and can only happen amidst familiar fragrances and the sky as the only frame. What we see today across cherry trees blossoms or on the grey chair, others have seen it for centuries and will see it tomorrow. Why tormenting oneself to get crumbs of beauty elsewhere, when they had it just here outdoor?


Quand à nos chers disparus, ils demeurent dans le parfum d’un cerisier en fleur ou les rayonnements d’un crépuscule…
Our dear missing ones remain in the fragrance of cherry blossoms and the beams of twilight.
PIERRE LEMARQUIS


This is a thoughtful, meaningful, lovely post. Thanks for it.
ma mère disait souvent qu’il fallait attendre le 15 MAI pour que le printemps
soit bien installé , il savaient tous les anciens , ils vivaient plus proche de la nature que nous
ils se fiaient à leurs instincts , c’est comme ça que vive encore des vieux dictons :
» Noël au balcon , Pâques aux tisons »
la chaise à la couleur du temps
bonne fin de journée
bisous
D’habitude, j’adore toutes les saisons, mais là, ce printemps morose, triste et sale, je craque… 😉 On attendra donc le 15 mai.
Bises
Les anciens n’avaient pas besoin de cours de méditation pour apprendre à vivre pleinement l’instant présent… chaque émotion, même l’ennui, devait être imprégnée d’odeurs, de sons, des couleurs…
Tes photos sont sublimes comme toujours… ton texte respire la poésie
Bon weekend, bises ♥♥♥
Merci Esther, joyeux printemps; ici c’est sous la pluie d’orages passablement ennuyeux. Mais où est passée la douceur d’avril ?
Bises
Quelles merveilleuses et délicates associations que cette branche de cerisier et ce gris à peine plus nuancé qu’un nuage… Et bravo Colette pour ce travail de restauration, ça n’a l’air de rien, mais repeindre impeccablement une petite chaise, ce n’est pas facile du tout ! 🙂
Merci Nathalie 🙂 Ces douces couleurs me vont en ce moment avec le vent dans les cerisiers. Je vous en envoie quelques pétales 😉
Bn week-end